Batnaz//Reportage en Pays 51

Auteure : Mali

Sodomcity est sans contexte la métropole la plus imposante du monde entier, dépassant à présent largement le niveau de Tokyo et de ses 33 millions d'habitants avec l'équivalent de 52,423 millions d'habitants pour sa 200km² . Une densité de population spectaculaire expliqué par la constructions des plus hauts buildings de l'histoire urbaine pouvant s'étendre sur 2 km, surpassant à la fois l'épaisse couche de pollution environnante et les nuages, souvent chargés d'orage qui passent dans le ciel de la ville. On peut également rencontrer des sortes de Bidonvilles suspendus entre deux grattes-ciels dans un équilibre des plus incertaines, donnant à la ville l'aspect caractéristique d'une toile d'araignée.

Il faut dire que l'impression d'enfermement que l'ont ressent en entrant dans cette ville est particulier, quand on est pas enfermé dans une tour à plusieurs centaines de mètres du sol, on se retrouve dans des rues étroites et encombrés de véhicules de toute sorte (Tramway, vélo, pousse-pousse, vielles voitures et charrues). L'air y est vicié, malodorant et extrêmement nocif en raison de la pollution qui y règne. On peut croiser quelques distributeurs de masque à gaz vides depuis longtemps et un homme peut vous proposer de vous vendre un masque de fortune pour couvrir votre bouche et votre nez qu'il sort tranquillement d'une caisse en carton chargée sur le dos de son âne.

Le centre-ville réunissant à lui tout seul quatre arrondissements est marqué par l'histoire du pays et par sa violente prise d'indépendance. Ce que l'on remarque tout d'abord, c'est la statue au bras brisé du général de guerre sans nom, nommé 42 par le peuple, représenté tel une divinité étendant ses ailes de chauve-souris au dessus de la ville pour la protéger. Plus personne n'entretient cette statue depuis déjà trois ans, date de mort présumée du général dans un attentat. Cette statue semble symboliser la torpeur politique dans laquelle semble plonger le pays 51, le maire/président de Sodomcity a à présent bien dépasser son mandat depuis son élection est reste cependant en charge de la ville, étonnante perte de démocratie dont personne ne semble se soucier.

A l'inverse, les guerres des gangs sont fréquentes au sein même de la ville. En l'absence d'autorité ferme et définie, les préfets de chaque arrondissent se retrouvent doués d'un pouvoir digne de parrain mafieux, on compte à présent dans la ville plus de trois mille gangs plus ou moins importants et dangereux, dont les vingt-et-un « officiels », issus directement des préfectures de Sodomcity. Cette criminalisation de la société affolante semble être vue de façon plutôt neutre par les habitants de la cité qui n'attendent plus vraiment de changement. L'immense mouvement pour la prise d'indépendance et le concept de la 51iéme utopie semblent bien loin à présent.

« C'est cette séparation de populations qui a tout fait péter... »Explique l'un des derniers policiers non-alignés du district Est, en plein dans la banlieue de l'Extraterrestrial Highway, à quelques kilomètres de la frontière du pays 51. « Ils ont dit que c'était pour la paix, mais ça relevais plus de l'Apartheid » Ajoute-t-il « Si le Général 42 était encore de ce monde, il n'aurait jamais laissé faire ça... ». En effet, tout les arrondissements de Sodomcity renferment en réalité chacun une part spécifique de la population, lesbiennes et Gay, anarcho-communistes, sémites et musulmans devant se partager équitablement les quartiers bondés du centre-ville -partage aujourd'hui sujet à de nombreuses critiques de la part de l'arrondissement juif.

Enfant meurtri par la guerre, le tout jeune pays 51 ne semble pas prendre le chemin de la paix. « Trop peu de place pour trop de gens... »Commentait le Général Zahn von Säbel le 12 juin 2032, lors de la signature de l'armistice et la proclamation d'indépendance. Le pays en effet minuscule est surpeuplé, séparés entre communautés dans une promiscuité plus que dégradante. Personne ne sais où peut mener une tel situation et l'ONU propose déjà son aide-refusée à de maintes reprises. Les habitants restent pessimistes quand à leur propre sort et en appel au mythique général 42, persuadés de sa survie. Car c'est peut-être cela que le pays demande, un nouveau leader aussi fort que le dernier, capable de servir le peuple et de remettre le pays sur la route de la gloire et de la démocratie.